L'un des traits les plus caractéristiques des Ninja est leur appartenance à un clan commandé par un chef auxquels tous devaient obéissance.
Une structure à trois niveaux composait le clan. A la tête de celui-ci, le Jonin qui dirigeait et organisait la vie du clan et ses alliances. Les Chunins étaient les assistants du Jonin. Eux seuls connaissaient son identité. Le Genin était le Ninja de base, envoyé sur le théâtre d'opérations. Ce dernier, même torturé ne pouvait donner le nom du Jonin.
Les missions des Ninjas étaient pratiquement sans limites pour l'imagination de ses emplyoyeurs :
- Intimidation : Essentiellement utilisées sur les populations des campagnes ou des villages, les attaques surprises de nuit permettaient d'assoir la domination d'un chef de clan sur une région.
- Assasinat : Pour gagner une bataille plus facilement, ou réduire une menace en éliminant un adversaire ou un opposant, un daimyô pouvait utiliser des Ninjas.
- Espionnage : L'une des principales activités des Ninjas. Par la collecte de rensignements sur l'armée adverse, ou en volant des plans de bataille, les Ninjas apportaient de précieuses informations avant la bataille.
-Intrusion : En infiltrant des citadelles de nuit, les Ninjas cassaient les premières défenses et ouvraient les portes du chateau aux troupes du seigneur ennemi.
- Vol : Pour posséder un objet important ou récupérer son bien, un seigneur pouvait envoyer un Ninja.
- Combat : Les Ninjas pouvaient être engagés sur le champ de bataille en complément des troupes traditionelles.
Leurs techniques étaient souvent spectaculaires, et restaient un secret de famille transmises de père en fils sur plusieurs générations.
La base était un entraînement physique très poussé. Dés le plus jeune âge, les enfants étaient soumis à des exercices d'assouplissement et d'endurance au froid ou à la fatigue. A ceci s'ajoutait un art du déguisement consommé. Habillé en paysan, jardinier ou marchand, le Ninja passait inaperçu au milieu de la foule.
La patience était aussi une technique de base pour des combattants capables de rester immobiles des heures entières. Certains d'entre eux pouvaient mettre ralentir leur rythme cardiaque pour rester plus longtemps sans bouger au cours de missions de renseignement.
L'entraînement des ninjas:
Le Ninjustu ( techniques des Ninjas ) était très hétérogène. Contrairement à beaucoup de disciplines spécialisées des Bushis ( Kendo, Iaido, Aïkido ), il faisait appel à des enseignements très divers. Suivant les écoles, telle ou telle discipline pouvait être mise en avant. On peut recenser plusieurs entraînements distincts :
- le Taïjutsu : le plus important. C'est l'art de se battre sans arme, mais également de se déplacer et de grimper sans bruit. Il permettait l'espionnage et l'attaque par surprise.
- l'Onshin Jutsu : l'art de se déguiser et de devenir invisible ( Shinobi )
- le Kajutsu : technique des explosifs et du feu
- le manienent de tous types d'armes ( Sabre, Naginata, Shuriken, Kusari ...)
- le Suijutsu : l'art de combattre dans et sous l'eau.
- Mikkyo : méthodes ésotériques visant à renforcer l'esprit ( mantras, gestes symboliques Kuji Kuri, méditation, contrôle du métabolisme ).
Le nombre et la complexité de ces techniques nécessitaient de nombreuses années d'entraînement avant d'être totalement opérationnelles, par les Ninjas.
La maîtrise psychique passait d'ailleurs souvent par des formules incantatoires (Kuji-Kuri) associées à des positions métaphysiques des mains.
Les Ninjas et les Samouraïs (Bushis):
Les relations entre les Bushis et les Ninjas ont toujours été exacerbées. Une double relation de haine et de mépris réciproques ont souvent amené des combats aussi violents que cruels. Tout oppose ces deux types de combattants.
Les Bushis considéraient les Ninjas comme la plus dégradante forme de combattants. Ils méprisaient ceux qui lrefusaient d'affronter face à face son adversaire en pleine lumière. L'utilisation de procédés spectaculaires dans un affrontement leur semblait également déloyal. Pourtant au fond d'eux les Bushis craignaient les Ninjas car leurs techniques secrètes de combat et l'attaque par surprise leur donnaient souvent la victoire. De plus, être tué, non pas par un autre Bushi digne de son rang, mais par un vulgaire assassin était pour les Bushis une mort déshonorante.
Les Ninjas pensaient que les Bushis étaient stupides de ne pas utiliser toutes les techniques pour gagner à tout prix, et que leur code de l'honneur était un luxe inutile. Ils étaient néanmoins respectueux du courage de ces guerriers et de leur fidélité à leurs seigneurs. Mais ce que les Ninjas craignaient le plus c'est d'être attrapés vivants par les Bushis. Dans ce cas ils pouvaient s'attendre à une mort longue et cruelle, attisée par la torture et les sévices que leur réservaient les Bushis
Les armes:
Le nombre des armes utilisées par les Ninjas est impressionnant. Alors que le Bushi n'utilisait que son sabre ( Katana ) ou son arc ( Yumi ), le Ninja possédait jusqu'à 50 armes différentes dissimulées dans les différentes parties de son kimono, ou de son sabre ( Ninja-Tô ). On demandait au Ninja de maîtriser, non seulement les armes traditionnelles comme la lance, le sabre et l'arc, mais également les armes de jet ( shuriken, sarbacanes ou Kusari Gama ), des armes à feu (Futokoro Teppô, explosifs, fumigénes ), de corps à corps ( Tegaki ), ou les poisons.
Chaque Ninja choisissait avec beaucoup de soins, les armes en fonction de sa mission. Suivant les dangers qu'il pensait devoir affronter, il faisait un choix précis pour éviter de se charger inutilement, afin de garder une mobilité maximale.
Le sabre (Ninjatô):
Sa taille courte, environ 50 cm, lui permettait de combattre dans les endroits exigus. La garde du sabre (Tsuba) était carrée, permettant ainsi d'appuyer le sabre contre un mur et de s'en servir comme marchepied. La lame, pour cette raison était droite, et non courbe comme les Katanas des Samourais. L'extrémité du fourreau était pointue afin de pouvoir s'enfoncer légèrement dans le sol, pour une meilleure stabilité. Elle était parfois en acier, et comportait à l'intérieur de petites armes de jet.
Les shurikens:
Contrairement à une idée reçue, les Ninjas n'étaient pas les seuls à se servir de Shurikens, et tous les Shurikens n'étaient pas en forme d'étoiles. Ces armes de jet légères et mortelles faisaient partie de l'équipement du Samouraï depuis l'ère Kamakura. Elles avaient la forme d'un petite lame ( Bô Shuriken ) d'une vingtaine de centimètres, avec une partie non coupante servant de manche. Plus tard, les forgerons incluèrentnt directement ces Shurikens dans le fourreau du Katana ( Sabre ) sous le nom de Kogatana.
Les Ninjas utiliseront à leur tour ces armes de jet en les améliorant très sensiblement. En multipliant le nombre de faces coupantes, ils en renforcèrent la puissance. C'est ainsi que les Shakens apparurent. Utilisées en rafale de plusieurs étoiles, elles permettaient de multiplier les chances de toucher l'adversaire. Les Shakens comportaient parfois un trou en leur centre, pour les attacher ( Semban Shaken ). Cette technique permettaient de pouvoir accélérer les lancements successifs.
Les shukos:
Ces griffes de métal étaient destinées à être portées à l'intérieur des mains ( Shuko ) et/ou aux pieds ( Ashiko ). Leur utilisation était double : soit pour l'escalade, soit pour le combat contre un adversaire. L'utilisation par les Ninjas de ces armes les a rendu tout spécialement célèbres pour leur facilité à grimper le long des parois les plus abruptes.
La technique de l'escalade avec les Shukos et les Ashikos était relativement simple. Les pointes en métal légèrement recourbées s'enfonçaient soit dans les murs en bois des maisons, soit dans les anfractuosités des murs d'enceintes des châteaux, permettant une progression rapide. Une utilisation très particulière consistait également à progresser le long des poutres, au plafond, afin d'éviter de faire du bruit en marchant sur un parquet qui pouvait faire du bruit.
Le Shuko était également une arme de combat redoutable. Face à un adversaire armé d'un sabre, le Ninja bloquait la lame avec le Shuko d'une main, sans risque de se blesser, et portait un coup de griffe au visage avec l'autre Shuko. Un coup de pied armé d'un Ashiko était aussi une façon de mettre hors d'état son adversaire. Il existait une arme proche du Shuko appelée Hokode. Sortes d'ongles en fer sur les 10 doigts, il pouvait permettre l'escalade ou le combat. Le Hokode était spécialement utilisé par les femmes Ninjas
Une autre arme redoutable était également connue sous le nom de Fukumibari. Il s'agissait de shurikens en forme d'aiguilles pointues, cachées dans la bouche, et crachées à la face de l'adversaire, en combat rapproché. Chaque clan Ninja possédait un modèle préféré de Shuriken et enseignait à ses membres sa propre technique de lancer.