/!\Appartements royaux/!\

[Je préviens tout de suite qu'il risque d'y avoir des scènes un peu "chaudes" dans ce topic... vous voilà prévenu! ]


Une silhouette fine et gracile, étrangement décalée dans ce lieu austère et rude faisait les cents pas dans la pièce. Natsumi, la fille du Seigneur Shirakawa, l'un des grands seigneurs Seishuu avait peur. Elle était arrivée deux jours plus tôt, dans l'indifférence la plus totale. "On" l'avait amené vers ses appartements et "on" l'avait prié de s'installer et de se conduire correctement en ces lieux. Comme si elle allait faire autrement! Quels idiots ces Tohans! Ses appartements étaient certes spacieux, mais il était impossible de les quelifier de luxueux... Tout était trop terne, trop martiale... Il y avait le strict minimum. Un lit, une commode, une coiffeuse, une tablette, une table et quelques chaises, aisni qu'une penderie. Aucune fantaisie... Il y avait bien un petit boudoir avant de rentrer dans sa chambre, mais là aussi, c'était totalement impersonnel. Si elle avait su, elle aurait fait emmener du mobilier... mais peut-être était-ce encore possible? Et elle avait passé ces deux jours, seule, angoissée et fulminante. Elle était de rang égal au Seigneur Tohan et il la faisait attendre! Car, et c'était le comble, elle devait attendre le bon vouloir du chef pour le rencontrer. c'était à la fois inadmissible et humiliant. Comme si le fait d'être vendue comme une vulgaire vache ne l'était déjà pas assez. Ainsi depuis deux jours, se succédaient en elle abattement, tristesse et rebellion.

Tout-à-l'heure, alors qu'elle était dans la cour avec des serviteurs qu'"on" avait quand même daigné lui donner, elle avait sent un regard sur elle. Les cheveux de sa nuque s'étaient dressés alors qu'elle avait frissoné. Elle avait cherché la cause de son malaise. il avait fallu lever les yeux pour la trouver. Une ombre l'observait depuis une des fenêtre. Elle était trop loin pour que la jeune fille puisse distinguer ses traits. Mais un pressentiment tenace lui laissait penser que c'était le Seigneur Tohan. Un sentiment qui s'était révélé exact puisque quelques heures après, elle était convoqué chez lui.

Et voilà qu'elle attendait en se tordant les mains d'angoisse. On disait milles choses terrifiantes sur lui. Qu'il était un géant, qu'il se nourissait du sang de ses victimes, qu'il était un guerrier puissant, invaincu et sanguinaire. Comment déméler vérité de pures fictions? Elle se mordit la lèvre inférieure. Pourquoi son père l'avait-il ainsi vendu? Et pourquoi le seigneur Tohan avait-il échanger la paix contre elle? Elle allait devenir folle à force de questions. Mais, elle ne ferait pas honte à son clan. Elle montrerait à ce tohan que les Seishuu les valaient largement et que leur femmes étaient courageuses. Soudain, un bruit la fit sursauter et fit voler ses bonnes résolutions en éclat. Elle se composa néanmoins, une attitude sereine et docile.



[Pour Zengmao]

[XD J'adore le portrait de Zengmao...]


"Elle vous attend dans vos appartements, Seigneur."

Elle? Ah oui, elle... Les lèvres fines de Zengmao s'étirèrent en un sourire malsain tandis qu'il continuait des caresser les flancs bouchonnés de sa monture. Magnifique Tsuyoi, indigne d'être touché par les sales pattes des palefreniers. Le seigneur Tohan pouvait avoir confiance en son compagnon, il savait qu'il était parfaitement capable de piétiner quiconque osait l'approcher sans la présence de son cavalier. Les doigts de Zengmao passèrent doucement sur les éraflures qui parsemaient le large poitrail. Ils avaient vu beaucoup de champs de bataille tous les deux, et Tsuyoi ne l'avait jamais déçu. Il se demanda distraitement si la fille Seishuu savait monter à cheval. Peut-être s'amuserait-il à la conduire auprès de sa monture, il était curieux de la réaction de l'étalon. Il verrait. Après une dernière flatterie, il sortit du box et quitta les vastes écuries, son serviteur sur les talons. Songeur, il prit la direction de l'entrée de l'aile privée du palais.

"Elle vous attend dans votre chambre..." Quelle bonne idée il avait eu de demander sa fille à Shirakawa, elle le changerait agréablement des filles importées du quartier des plaisirs ou des villages annexés. Créatures sans relief, qui lorsqu'elles ne se donnaient pas avec une précipitation trop importante pour être sincère, se mettaient à hurler et à pleurer comme s'il allait les égorger. Celles-la, en général, il les renvoyait. Elles ne l'amusaient pas. Il attendait mieux de la part de la fille Seishuu, songeant avec une certaine impatience au fait que pour une fois il pourrait s'offrir le luxe de garder la même femme à ses côtés, presque sans craindre de découvrir qu'elle appartenait à ces maudites Kunoichis. Il était encore facile de faire taire les voix de son instinct qui le mettaient en garde à ce sujet.

Malgré les apparences, il avait hâte de voir enfin de près cette si belle jeune fille qu'il avait entrevue dans la cours lors de sa visite chez le seigneur Shirakawa. Il ne devait son retard qu'au fait qu'il était revenu au palais le plus vite possible, ses obligations de chef de guerre passant avant les distractions plus secondaires. Arrivé à la porte de ses appartements, il ôta sa cape qu'il laissa à son serviteur avec l'ordre de veiller à ce qu'on ne le dérangeât pas. Puis, à l'aise dans sa tunique propre, il poussa d'une main le lourd battant de bois sombre pour pénétrer dans la chambre.

Elle était là, debout, digne. Visiblement un peu hésitante sur la conduite à tenir, comme si elle ne savait pas si elle devait baisser les yeux ou au contraire affronter le regard de son geôlier. Belle dans ce riche kimono qui mettait ses jeunes formes en valeur. Tout en la détaillant avec une satisfaction évidente, Zengmao referma la porte pour s'y appuyer, bras croisés. Son regard glissa sans la moindre gène sur les jambes fuselées que l'on devinait sous la sage tenu, remonta le long des hanches et de la poitrine pour s'attarder sur les traits fins mais fermés du visage.

"Dame Shirakawa... Natsumi, c'est cela? Tu me vois ravi de te rencontrer enfin. Je m'excuse de ces deux jours d'attente, mais que veux-tu, il fallait bien que je supervise le retrait des mes troupes du domaine de ton cher père."

Pas mécontent de sa petite pique, il se détacha de la porte pour s'approcher de quelques pas.

"Allons, c'est notre première rencontre et tu refuses déjà de me regarder en face... je ne suis pourtant pas si terrible qu'on le prétend, si?..."

Natsumi se tenait là, la tête baissée en signe de soumission. N'était-ce pas l'attitude que l'on attendait d'elle? Le seigneur fit son entrée, mais elle résista à la tentation de le regarder. Sa voix était plutôt agréable et plus humaine que ce à quoi elle s'attendait. Mais quelle idiote! Elle se fustigea intérieurement. Il n'était pas un démon, juste un homme extrêmement doué pour la guerre. Voilà tout. Mais ses mots la firent frémir et elle se retint à grand peine de lever la tête et de le fusiller du regard. Non content de l'avoir acheté, il se permettait de lui rappeler pourquoi! Cet homme était odieux! Elle respira calemement, restant impassible. Non, il ne la mettrait pas en colère, non, elle ne déshonorerait pas son nom. Elle l'entendit s'approcher et retint un mouvement de recul. Il lui demandait de le regarder. Elle respira profondément et s'éxecuta docilement.

Elle releva lentement la tête, laissant ainsi voir son visage de poupée, tandis que ses yeux sombres se posaient sur la cause de son infortune. Elle le détailla et dut admettre à contre-coeur qu'il n'était pas le monstre qu'elle s'était imaginée. Dommage, c'était plus facile de haïr un monstre. Non seulement, il n'était pas un monstre, mais il était plutôt bel homme, de taille moyenne, musculeux avec une aura charismatique incroyable. mais les traits de son visage étaient durs, de même que son regard. Il la lorgnait sans vergagne et cela ralluma sa colère. Mais ce fut toutefois, d'une voix musicale et posée qu'elle lui répondit :

- "Vous n'aviez pas à donner d'explications sur votre retard. Ceci ne me regarde pas, je suis votre prisonnière et ces détails ne m'intéressent pas... Surtout pour me railler."

Aïe. Elle s'en voulut de la dureté de ses mots. Elle allait le mettre en colère et cela n'était vraiment pas malin. Elle devait se souvenir de son éducation, coute que coute, malgré la rancoeur et l'humiliation.

- "Veuillez m'excuser pour ces mots, Seigneur. Mettez cela sur le compte de la tristesse et du dépaysement. Mais cela ne se reproduira pas."

Enfin, elle consentit à répondre à sa question :

- "Non, vous n'êtes pas si terrible que l'on prétend... Vous n'êtes pas un démon ou un géant comme le disent les pauvres gens que vous avez traumatisé. Mais vous n'en êtes pas moins... impressionant."

Son regard s'attarda sur les épaules larges du tohan. Et enfin, elle croisa son regard.

Zengmao ne put retenir un sourire intéressé en entendant les paroles de la jeune fille. Admirable noblesse qui la poussait à se conduire aussi humblement qu'on le lui avait appris, à baisser la tête et à ne rien reprocher à son nouveau maître. Et pourtant, le Tohan sentait autre chose sous cette image lisse et sans heurt. Il sentait une personnalité, des envies, de la colère... Oui, même de la colère. Chez une fille, voilà qui était aussi inconvenant qu'excitant.

Le regard qu'elle accepta alors d'échanger avec lui ne fit que le conforter dans son impression. Quels yeux délicieux... De plus en plus satisfait de son idée, Zengmao s'avança d'un pas lent, en commençant à décrire un cercle autour de Natsumi tout en continuant à la détailler avec une certaine avidité. Il reprit d'une voix lente et posée:

"Tes compliments me flattent sans doute plus que tu ne le penses, et ta conduite honore ton nom. Néanmoins, tu t'en doutes, je ne suis moi-même qu'une grosse brute dépourvue de la moindre éducation."

Il profita du fait qu'il était dans le dos de la jeune fille pour s'approcher encore, bien plus près, presque jusqu'à la toucher. Il baissa légèrement la tête pour respirer l'odeur fraîche de la gorge d'un blanc lilial, avant de murmurer à l'oreille de Natsumi:

"C'est pourquoi je me suis permis de te demander en gage de paix à ton tendre géniteur. Si cela peut te consoler, il était loin d'apprécier ma requête."

D'un mouvement irrépressible, ses mains vinrent frôler les bras de la jeune Seishuu, effleurant sans le toucher le tissu du kimono. Son souffle chaud s'approcha du cou de Natsumi au point de la faire frémir.

"Je suppose que tu ignores la raison de ta présence ici. Ou tout du moins, que tu te méprends sur ce que j'attends de toi."

Ses paumes allèrent se poser sur le dos des mains étonnamment fines et blanches de la jeune fille. Malgré les apparences, Zengmao jouait à un jeu qu'il ne maîtrisait guère, et il n'avait pas la moindre idée de la réaction de Natsumi.

"Aucun homme n'a jamais eu le privilège de t'avoir, n'est-ce pas?..."

Zengmao se mit à tourner autour de la jeune fille comme un vautour auprès d'un cadavre. L'image déplaisante fit frissoner la jeune fille. Elle se retint à nouveau de lâcher un commentaire bien senti. Se voir ainsi examinée comme une vulgaire jument la mettait hors d'elle.

*Tu ne veux pas voir mes dents pendant que tu y es?*

Mais jamais cette pensée ne franchirait les lèvres de la sage, de la fragile Natsumi. Ah l'éducation! Quelle chose merveilleuse... et terriblement frustrante! Quand il reprit la parole, elle frissona à nouveau... Pourquoi cette précision quand à sa nature? Voulait-il lui faire peur? Et bien c'était réussi! Elle ferma les yeux, tentant de contrôler ses nerfs. Elle ne craquerait pas et Zengmao ne verrait ni colère, ni tristesse ou desespoir. Elle sursauta légèrement en sentant son souffle sur son cou alors qu'il lui parlait à l'oreille. Natsumi restait de marbre. Loin de la consoler, ses paroles la meurtissaient davantage. Pourquoi continuer à en parler si ce n'était pour la torturer? Elle revoyait encore l'attitude fermée de son père, ses ordres de Seigneur. Son amour pour sa fille avait été moins fort que son devoir envers son peuple.

Puis, Zengmao l'entoura de ses bras, le dos collé au sien, alors que ses mains étaient posées sur celles de la jeune fille. Etrange contraste que les mains fines de Natsumi dans les larges paumes de Zengmao. A sa dernière phrase, elle se dégagea vivement et lui fit face, des étincelles de colère et de peur dans le regard.

- "Pourquoi faites-vous cela? Qu'attendez-vous de moi exactement? Que je réchauffe votre lit comme n'importe quelle catin? Mais je suis une princesse! Vous ne pouvez pas vous servir de moi ainsi!"

La révolte grondait dans le corps frêle de la jeune fille. Evidemment que personne ne l'avait jamais touchée! Pour qui la prenait-il? Tremblante, elle croisa ses bras devant sa poitrine en un futile geste de protection. Soudain, elle réalisa son erreur. Elle était seule avec Zengmao dans sa chambre. Et ses paroles ne laissaiant pas de doute quand à ce qu'il avait l'intention de faire de Natsumi... Mais pourquoi avait-il parler de "privilège" de l'avoir? Etait-il lui-même attiré par la jeune fille? Elle demanda d'une voix étrangement calme qui dénotait avec son état d'agitation :

- "Pourquoi m'avoir échangée contre la paix? Quel prix puis-je bien avoir à vos yeux?"

Son regard était anxieux, terriblement vulnérable. Elle était prise au piège et ne pourait rien faire contre lui s'il décidait de la mettre dans son lit. Elle était perdante d'avance... Son visage innocent et encore enfantin était levé sur Zengmao, poignant de détresse et de questions sans réponses, mais où subsistait une volonté farouche de ne pas se laisser faire sans combattre, et ce, malgré son éducation. Non, elle ne se laisserait pas violée sans rien faire par ce seigneur barbare. Il avait beau porter des vêtements normaux et propres, il n'en était pas moins un rustre et un sauvage.

Etrange dualité dans l'esprit de Zengmao. Lui qui ne supportait pas les Kunoichis et qui se méfiait au-delà du possible de toute femme un tantinet trop sûre d'elle, voilà qu'il appréciait la soudaine rebellion de Natsumi. Peut-être parce qu'elle était encore jeune et donc peu dangereuse, peut-être parce que pendant qu'elle sortait les griffes on pouvait lire la peur dans ses yeux. Ou peut-être que Zengmao éprouvait pour elle un sentiment d'intérêt qu'il n'avait jusqu'alors jamais ressenti. Oui oui, un intérêt marqué, sans plus...

Le Tohan croisa à nouveau les bras, étonné des efforts que faisait la jeune Seishuu pour revenir à une attitude plus distinguée. Elle avait plus de ressources qu'il ne le pensait, elle ne craquerait pas si facilement. La question étant: était-il vraiment judicieux de la pousser à bout? Zengmao avait tout d'abord pensé que c'était la seule manière de faire, et qu'après avoir un peu joué au chat et la souris avec elle, il prendrait ce qu'il voulait sans lui demander son avis. Mais cette fille avait autrement plus de cran que cela, et malgré son appréhension visible elle comptait visiblement tenir bon et supporter l'injure en grande dame qu'elle était. Ainsi Zengmao commençait-il tout doucement à changer d'avis. Son idée initiale de s'amuser aux dépends d'une fille des Seishuus lui paraissait de moins en moins distrayante.

"Pourquoi t'ai-je demandée... Voilà une question intéressante."

En vérité, il aurait été bien en peine de répondre. Mais cela, plutôt mourir que de le reconnaître devant une femme.

"En effet je n'attends pas de toi que tu te comportes comme une fille des bas quartiers, j'en ai suffisamment à ma disposition. Toi, tu l'as dit, tu es une noble, et cela te confère déjà une valeur supplémentaire."

Il ne s'était pas rendu compte qu'à chaque fois qu'il parlait d'elle comme d'une jument au glorieux pedigree, Natsumi enrageait davantage. Sinon il en aurait bien sûr rajouté encore plus.

"Je t'ai demandée à Shirakawa parce que je t'avais vu jouer avec tes soeurs et que ton visage m'avait plu. A présent, je me rends compte que ton père m'avait caché ton caractère... intéressant. Je me réjouis de voir que tu n'es pas aussi glacée que tu aimerais bien le paraître."

Oui, cette fille avait une personnalité à la fois soumise et rebelle qui n'était pas pour déplaire à Zengmao. Son sourire s'accentua légèrement lorsqu'il repéra les regards de bête traquée que Natsumi jetait à son lit.

"Ne t'angoisse donc pas à ce point d'une chose aussi futile, de toute façon tu n'as pas le choix. Tu es la garante de la paix pour ton peuple, ne l'oublie pas. Tu n'as pas le choix."

Il s'accorda quelques secondes de réflexion. Il avait l'impression que s'il s'approchait à nouveau, elle allait soit essayer de sauter par la fenêtre, soit lui bondir à la gorge avec l'énergie du désespoir. En tout cas elle ne paraissait pas abandonner, et à sa maigre échelle de femme vendue, c'était très estimable. Zengmao ne put donc s'empêcher d'ajouter sur un ton un peu plus sincère:

"Même si je n'hésiterai pas à le faire, briser une jolie poupée comme toi ne m'intéresse pas. Après tout, tu vas certainement rester ici pour un très long moment, je serais stupide de te garder juste pour une histoire de coucherie. J'ai d'autres ambitions pour toi, particulièrement depuis les dix dernières minutes."

Il marqua une nouvelle pause, comme s'il voulait être bien certain que ses paroles allaient se graver dans l'esprit de Natsumi.

"Ce n'est pas d'une catin que je veux. Pour l'instant, sache que je suis tout près de te considérer comme ma favorite. Et par la suite, qui sait... Il se pourrait bien que tu te retrouves mariée au-delà des ambitions de ton père."

Les premières paroles de Zengmao rappellaient cruellement qu'elle n'avait pas le choix. S'il voulait la mettre dans son lit, il le ferait, sans qu'elle ne puisse rien y faire... Sauf peut-être savourer une maigre vengeance en se contentant de rester immobile pour qu'il n'y prenne aucun plaisir. Puis, une idée germa dans l'esprit de la jeune fille. Elle pouvait aussi ne pas se contenter de subir... S'aliéner cet homme. Les femmes n'avaient-elles pas un grand pouvoir sur les hommes quand elles les tenaient par le sexe? Il était évidemment hors de question de sentiments entre eux, hormis la haine et le mépris. Il ne la considérait que trop comme une acquisition que comme un être humain. Cependant le fait que le caractère de natsumi plaise au tohan l'intrigua. De quoi parlait-il? Elle ne réussissiat pas à dominer sa rebellion. Ah il devait bien s'amuser de la voir vainement lutter pour rester digne et ne pas lui sauter à la gorge!

Il reprit la parole. Il n'avait pas esquissé un geste en direction de Natsumi. D'autres ambitions? Lesquelles? mùalgré elle, la jeune fille écoutait ce qu'il mettait tant de temps à lâcher. Ah, cette manière de jouer avec sa proie énervait Natsumi au plus haut point! Il était en position de force et ne se privait pas pour le montrer.

Les dernières paroles de Zengmao laissèrent natsumi sans voix. Elle écarquilla les yeux. D'horreur ou de surprise? Les deux peut-être... Sa favorite? Mais elle n'avait aucune compétence en la matière! Mais c'étaient surtout ses dernières paroles qui raisonnaient dans la jolie tête de l'adolescente. Mariée au delà des ambitions de son père... Au chef Tohan lui-même? Natsumi était abasourdie. Cependant, elle retrouva sa coix et ne put s'empêcher de répondre amèrement et avec tristesse :

- "Je doute que mon père ait eu une quelconque ambition pour moi en m'envoyant ici, sinon celle de conserver ses terres et de sauver son peuple..."

Pourquoi avait-il fallu qu'elle soit dehors avec ses soeurs quand le chef Tohan était venu signer les termes du contrat. Le destin était bien cruel.

- "Je ne comprends pas... Il y a des milliers de femmes bien plus jolies que moi et plus... expérimentées. Et des dizaines de haut rang. Comment pourriez-vous seulement me considérer comme votre favorite? Je n'ai aucune expérience..."

Sa voix était faible et tremblante. Soudain, elle releva la tête alors que ses yeux flamboyaient de colère.

- "Je ne suis pas de ces filles qui simulent et peuvent se donner à n'importe qui sans sourciller. Vous n'obtiendrez pas de plaisir de moi!"

Mais alors qu'elle prononçait ces paroles, elle se demanda si cela était judicieux. Après tout, être la favorite pouvait lui apporter de l'influence sur Zengmao si elle s'y prenait bien. Voilà qu'elle raisonnait comme une rouée! Malgré tous ses rêves, Natsumi ne serait jamais une Kunoichi et ne saurait jamais se servir des autres. Elle n'était pas calculatrice ou manipultrice. Elle était trop pure, trop entière pour cela. Elle était tiraillée entre des désirs contradictoires et se retenait à grand peine d'hurler et de se laisser tomber à terre, convulsée de sanglots. Ce qu'il lui proposait n'était pas ce qu'elle voulait. Elle voulait rentrer chez elle, tomber amoureuse et rester avec l'homme qu'elle aimait et qui l'aimerait pour ce qu'elle était. C'étaient des rêves de jeunes fille trop romantique, mais c'était bien ce qu'était Natsumi. Elle était une Seishuu, elle ne pouvait trahir son clan et faire ce que Zengmao attendait d'elle. En même temps, c'était par ses actions qu'elle sauvegarderait son peuple et sa famille. C'était trop de responsabilités pour la jeune fille. Elle se détourna du chef tohan alors qu'une larme venait tracer son sillon de tristesse sur sa joue rosée.

Zengmao ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel en entendant les sanglots furieux qui perçaient dans la voix de Natsumi: ces femelles et leurs émotions contradictoires! Il pensait faire plaisir à la jeune fille en l'éclairant sur le statut qu'il était près à lui accorder, et voilà qu'elle semblait encore plus furieuse que précédemment.

"Que crois-tu? Que les samouraïs sont les maris nobles et aimants des légendes? Ces glaçons sont les pires conjoints que tu pourrais espérer. Il n'y a qu'au combat où ils se réveillent un peu. C'est à l'un d'eux que tu serais retrouvée liée, et tu n'aurais pas plus eu le choix qu'en ce moment."

Lentement mais sûrement, Zengmao s'énervait. Il n'était pas réellement en colère, mais cette situation commençait à l'agacer sérieusement. Il appréciait le caractère à peine dissimulé derrière l'éducation de Natsumi, mais il y avait des limites que la jeune fille était en train de dépasser allègrement. D'un pas ferme, il franchit vivement la distance qui le séparait de la Seishuu et la fit brusquement pivoter sur elle-même, ses larges mains de combattant la retenant sans douceur par les épaules.

"Maintenant tu vas te taire quelques secondes et m'écouter. Si j'étais vraiment homme à trouver mon plus grand plaisir dans un lit, je ne perdrais pas mon temps à te parler. C'est bien parce que tu n'as "aucune expérience" que je te considère comme valant mieux qu'une de ces putains des bas quartiers. Je ne cherche nullement une de ces geishas de luxe qui font fantasmer les larves que sont les autres seigneurs de ce pays."

Il s'interrompit, comme s'il se remémorait brièvement quelque chose de désagréable. L'une de ses mains vint saisir le menton de Natsumi pour obliger la Seishuu à lever les yeux et à affronter le regard brûlant de son geôlier.

"Je veux une femme digne de ce nom, du sang noble digne d'être mêlé à celui de ma race, est-ce plus clair dans ton petit esprit? Si tu ne penses pas être à la hauteur de cette demande, soit: dis-le moi tout de suite et je t'envoie passer la nuit au corps de garde avec mes hommes, après cela tu estimeras ma patience à sa juste valeur. Je peux aussi te renvoyer chez toi. Je te ferai escorter par quelques phalanges de soldats, afin de m'assurer qu'il ne t'arrive rien en cours de route. Ils pourront également en profiter pour redécorer à leur goût la province et le palais de ton père. Est-ce cela que tu souhaites? Est-ce cela?!"

Conscient qu'il haussait le ton, Zengmao prit quelques secondes pour calmer les battements de son coeur. Cette petite insolente le mettait dans un état qui ne lui plaisait guère, à croire que c'était elle qui menait le jeu. Or le seigneur Tohan connaissait un moyen très simple de reprendre l'initiative dans la conversation. Sa prise se durcit sur le visage de Natsumi tandis qu'il plaquait ses lèvres contre les siennes, d'un mouvement presque violent qui ne pouvait même pas être assimilé à un baiser. Simple démonstration de force.

Natsumi fut aussi surprise qu'effrayée par sa brusquerie lorsqu'il la fit pivoter vers lui. Elle ne voulait pas l'entendre. Pitié, qu'il cesse de parler et de démolir ses illusions! Elle aurait voulu se boucher les oreilles, se cacher les yeux et trépigner en criant qu'on la laisse tranquille! Mais Natsumi n'était plus une enfant et ce comportement aurait été aussi futile qu'inacceptable.

Il lui saisit alors le menton, l'interrompant dans ses pensées puériles et l'obligeant à affronter le regard de son geôlier. Elle l'avait mit en colère... Finalement, il était comme tous les hommes. Elle avait été stupide de croire qu'il en serait autrement. Il n'était pas un guerrier froid et sans coeur. Sans pitié oui, mais il éprouvait des émotions et natsumi venait de le sortir de son attitude calme et dominatrice. Maintenant, il était toujouts dominateur, mais physiquement. Ce n'était guère mieux. Ses paroles lui glaçèrent le sang. La livrer aux soldats? Non! Il n'oserait pas! Si? Terrifiée, Natsumi écoutait. La deuxième solution était tout aussi désastreuse. la renvoyer chez elle? Oh non, elle déshonorerait son nom et celui de ses ancêtres pour toujours. Elle ne pouvait pas être renvoyée chez elle et permettre que la guerre reprenne. Il la tenait à sa merci. Totalement. Elle allait répliquer, quand il resserra sa prise sur son fin visage et qu'il plaqua ses lèvres sur celles de Natsumi pour l'embrasser. La jeune fille s'était imaginée son premier baiser des dizaines de fois, mais jamais elle ne l'aurait imaginé ainsi. Brutal, possessif, une simple démonstration de force et de domination. Décidément les rêves enfantins de la jeune fille volaient en éclat un par un en peu de temps. Elle ne savait pas si Zengmao y prenait du plaisir mais elle en tout cas n'en prit aucun. Quand il desserra son étreinte, elle le regarda fixement. Comment pourrait-elle supporter que cet homme la touche? S'il était aussi violent au lit que maintenant, il allait briser la jeune fille. Elle se passa une main tremblante sur les lèvres. Enfin, elle bafouilla :

- "N ...non. Je ne veux pas que vous me renvoyiez chez moi. Pas plus que je ne veux aller... d... dans la....s... salle des gardes."

Elle leva ses grands yeux embués de larmes contenues vers lui. Mais une détermination nouvelle éclairait son regard.

- "Très bien, je ferais ce que vous voudrez. Je serais votre favorite et plus s'il le faut. Mais..."

Elle hésita.

- "Pitié... ne soyez pas brutal avec moi. S'il vous plaît."

Elle dégagea une mèche qui lui tombait dans les yeux. cette fois, sa voix ne tremblait plus.

- "Mettons-nous d'accord tout de suite. Je suis une femme de haut rang et j'entends que vous me respectiez. Si vous voulez être dominant ou brutal, trouvez-vous des prostituées. Mais si vous voulez que tout se passe le moins mal possible entre nous, je ne vous demande qu'une chose : du respect."

Sa demande était osée, mais son regard ne s'abaissa pas. Il était troublant de voir comme la jeune fille pouvait passer de la peur la plus totale à la détermination la plus inébranlable.

- "Je ne suis pas une jument que vous pouvez saillir comme bon vous semble. Si vous acceptez cela, je... je me donnerais totalement à vous."

Sa voix n'était plus qu'un murmure aux dernières paroles. Elle avait les joues en feu, honteuse du ùarché qu'elle voulait conclure avec lui. De toute façon, il allait sûrement se gausser d'elle. il pouvait l'avoir par la force quand bon lui semblait, pourquoi l'écouterait-il?

Si Zengmao rit de la "proposition" de Natsumi, cela resta purement intérieur. Aucune expression moqueuse ne passa sur son visage, seulement un petit sourire satisfait. Il voulait lui faire peur, il avait réussi au-delà de ses attentes, et pourtant elle persistait, elle s'accrochait encore à cette idée folle selon laquelle elle pouvait lui tenir tête. Il aimait de plus en plus cette dualité dans le comportement de la jeune femme, cette indécision pleinement incarnée par sa supplique de ne pas lui faire de mal, presque aussitôt suivie d'un sursaut d'arrogance. Jeune fille, femme pas tout à fait achevée, si prometteuse... Si une autre femme l'avait insulté comme Natsumi venait de le faire en le traitant pratiquement d'étalon en rut, Zengmao l'aurait effectivement envoyée au corps de garde. Au lieu de cela, il en vint presque à sourire.

"C'est cela, défends-toi comme tu peux, sors tes griffes de petite chatte faussement bien élevée. Tu sais mieux que moi que tu n'as aucun moyen d'exiger quoi que ce soit. Néanmoins..."

Il utilisa la prise qu'il avait toujours sur le visage de Natsumi pour l'embrasser à nouveau, d'une manière vive où l'on pouvait sentir un début d'avidité. Et pourtant cette fois-ci Zengmao ne cherchait pas l'agression, ses lèvres n'étaient pas armes mais caresses, aussi rudes et peu précautionneuses qu'elles puissent paraître. Il restait fidèle à lui-même et guère délicat, mais la différence était très nettement perceptible. Comme en gage de bonne foi, il ne força pas la barrière des lèvres de la jeune Seishuu, et il ne maintint pas le contact plus longtemps que de raison.

"Je te l'ai dit, les poupées brisées ne m'intéressent pas. Ton insolence me plaît autant qu'elle m'insupporte, et si je ne t'accorderai pas ce que tu demandes avec tant d'arrogance, je peux t'assurer une chose: les femmes des Tohan ne crient que de désir."

C'était pompeux et prétentieux, mais c'était la seule manière qu'il avait trouvé pour masquer cette faiblesse qui était sienne: il n'avait pas envie de faire mal à Natsumi, il n'avait pas envie de la prendre de force. Ses mains cessèrent de la retenir avec brusquerie pour l'immobiliser d'une étreinte plus subtile, qui passait derrière son dos et glissait autour de sa taille. Son visage s'abaissa à nouveau, jusqu'à ce qu'il puisse effleurer la peau délicate de la jeune fille de ses lèvres impatientes. Il descendit jusqu'à la hauteur des oreilles de la Seishuu, avant de souffler d'une voix brûlante:

"Même les barbares savent rendre une première fois inoubliable."

Natsumi était acculée et cherchait désespérément une solution pour se sortir de ce mauvais pas. Le second baiser de Zengmao était moins brutal mais ce n'était pas de la tendresse non plus. Comment se sortir de là? Mais qu'est ce qui lui avait prit de lui proposer ce marché? C'était totalement stupide! Elle avait tellement peur qu'elle ne réflechissait même plus correctement.

*Allez nati, trouve quelque chose pour te sortir de là, n'importe quoi!!!*

Elle réflechissait à tout allure maintenant. Soudain, elle trouva quelque chose. Elle se dégagea à nouveau de l'étreinte de son geôlier, brutalement et rapidement, ne lui laissant pas le temps de la retenir. Elle s'éloigna vivement, avant de se retrouner pour lui faire face.

- "Non! j'ai eu tort de vous dire ça! Vous ne pouvez pas me prendre ainsi! Ce serait nous déshonnorer tous les deux! Vous devez bien avoir une once d'honneur quand même?"

Elle respirait fortement, prenant consicence que lui tenir tête était dangereux, mais sa vertue était en jeu, elle devait le ramener à la raison.

- "Je suis votre otage, certes, mais cela ne change rien! Si vous me jetez en pâture à vos hommes vous serez déshonoré! Et si vous-même me forcez, les autres clans se ligueront contre vous pour laver l'affront! Il y aura un bain de sang, certes, mais cela se fera. Et il se pourrait que le Grand chef tohan y trouve sa première défaite!"

Elle reprenait de l'assurance au fur et à mesure qu'elle parlait. Elle était sûre de son bon droit et de ses arguments. Mais, elle avait tort un point. La première défaite de Zengmao venait d'avoir lieu. Il n'aurait pas Natsumi.

Zengmao semblait soudain fait de pierre. Il observait Natsumi avec une immobilité parfaite, restant dans la position dans laquelle il se trouvait lorsqu'elle l'avait repoussé. Puis, très lentement, au fur et à mesure que la jeune fille lui jetait ses arguments au visage, son expression neutre se décomposa et la fureur envahit ses traits. Les mâchoires et les poings serrés à s'en faire mal, il crucifiait Natsumi du regard. Comment osait-elle...? Il avait tout essayé pour l'amadouer, les menaces, les promesses grotesquement aimables... et voilà qu'à présent elle osait le remettre à sa place? Sa voix s'éleva, anormalement basse.

"Pour qui te prends-tu donc pour me faire la leçon? Je suis chez moi, et si je te prends dans l'instant personne ne trouvera rien à y redire!"

Mais au fond de lui, il savait que c'était faux. Il y aurait toujours un serviteur un peu moins dévoué qui irait raconter cela en ville, et effectivement cela risquait de s'avérer fort fâcheux pour l'image des Tohan. Mais qu'est-ce que Zengmao en avait à faire, de son image?! Il construisait sa réputation sur les champs de bataille, l'honneur et les coucheries étaient deux choses bien distinctes.

Il allait conclure sur ce point et faire regretter son insolence à Natsumi lorsqu'un autre point l'arrêta: ses hommes. Comment réagiraient-ils en apprenant que leur chef, leur si fier meneur, se serait laissé mettre hors de lui par une femme? Zengmao grinça des dents. Que des problèmes, ces créatures n'apportaient rien d'autres que des problèmes. Il réprima sa furieuse envie de gifler la jeune Seishuu - cela aurait déjà été lui faire trop d'honneur. Ah elle voulait que les choses traînent en longueur? Très bien.

"Soit. Je ne te toucherai pas. Mais puisque tu crains tant pour ta vertue, tu me permettras de te protéger en te confinant dans tes appartements. Jusqu'à nouvel ordre, je ne veux te voir avec personne, si ce n'est les deux servantes que j'ai déjà eu l'excessive bonté de t'accorder."

Si on avait voulu caractériser le ton de Zengmao, "acide" aurait été un euphémisme. Il était furieux, incroyablement furieux. Les officiers qui lui serviraient de miroir à l'entraînement de l'après-midi allaient souffrir.

"Bonne fin de journée, chère "otage"."

Le seigneur Tohan passa à côté de Natsumi sans lui accorder le moindre regard supplémentaire. Il lui fallut toute sa maîtrise de soi pour ne pas stupidement évacuer sa frustration en claquant la porte.

Natsumi regarda le Seigneur Tohan tenter de conserver son sang-froid et ne pas faire l'honneur à la jeune fille de se mettre en colère. A un moment elle crut même qu'il allait la gifler, mais non, il se contenta de répondre à voix basse, trop soigneusement contrôlée et surtout, perfide. Puis, il le souhaita une bonne fin de journée avant de s'en aller. Alors, la fille Seishuu, qui avait oser défier le Seigneur Tohan, qui lui avait tenu tête là où d'autres n'auraient osé de peur de mourir dans d'atroces souffrances, alors la courageuse Shirakawa se laissa brutalement tomber à terre et se mit à pleurer à gros sanglots. Elle était revenue une jeune fille de 17 ans, terriblement seule et apeurée.

Elle pleurait sur son sort, s'appitoyant sur son avenir qui n'était rien moins qu'incertain. Elle était bel et bien prisonnière! Pour avoir défendu l'honneur, elle se retrouvait du statut de favorite à celui d'otage. Elle savait qu'elle avait fait le bon choix, mais cela ne la consolait pas vraiment. Au moins, avait-elle évité de se retrouver dans le lit de Zengmao, ce... ce porc arrogant et inflexible! Elle le haïssait! Oh comme elle se languissait de sa demeure, de ses soeurs chéries, de leurs jeux, de leurs insouciances. Comme elle regrettait d'être partie fâchée contre son père. Elle lui en voulait tant! maintenant, plus que jamais! Mais, il n'avait pas le choix, et elle non plus. Elle pleura encore et encore... Il semblait que jamais elle ne pourrait s'arrêter. Toute la tension de cet entretien, toute sa peur et sa frustration se déversaient sur ses joues avant de tomber sur le tapis. Elle haïssait ce pays barbare, elle haïssait cette forteresse froide et sans coeur. Elle murmura d'une petite voix, enfantine et perdue.

- "Pitié... Je veux rentrer à la maison..."

Et elle enfouit sa tête dans ses genoux repliés.