Philosophe ou poète?

Alors que le temps était doux et calme à l’extérieur, Fuyu avait tout de même choisi de rester à l’intérieur et ainsi écrire un peu. Dans une petite pièce qui lui était destiné, le jeune homme faisait quelque calligraphie d’une extrême finesse, sur un magnifique papier. Les mouvements qu’il exécutait étaient alors très simple, mais fait d’un tel délicatesse que cela semblait quasi incroyable. Assis sur le magnifique parquet confortablement installé, sa posture lui donnait alors un air décontracter. Le regard froid et fixe sur ce qu’il faisait et ses magnifique cheveux noir longeant sur la gauche de son doux visage a la peau terne, il ne faisait aucun bruit, seul sa plume faisait un léger bruit lorsqu’elle ce frottait contre le papier pour y appliquer l’ancre aussi noir que ses cheveux. Apres qu’il est environ écrit une page, il ce redressait gracieusement, déposant ainsi la magnifique plume. D’un courtois mouvement, il plaçait ses longs cheveux sombres vers son dos. Un léger soupire venait alors de lui, puis il ferma les yeux, déposant par la suite ses pale mains qui possédaient de magnifique doigts long et fins, sur ses genoux. Il était alors rester un moment comme cela, puis, par la suite, il pris le texte qu’il venait tout juste de finaliser, puis le lit doucement.

« L’oiseau vol vers le ciel bleu, nuages, il les rencontrera, noir ou blanc, sous la pluie, le vent ou le beau temps. Alors que les feuilles du cerisier tomberons, l’oiseau si posera, lorsque la brise soufflera, il ne sera plus la. Libre? Est-il libre? Bien qu’il puisse voler de ses propres ailes, il n’est nullement libre alors qu’il est prisonnier d’une chose aussi simple que l’eau d’une rivière, lui-même. »

Il soupira, puis jeta la feuille sur le plancher, fermant ses yeux un peu. Alors que son visage pointait vers le sol, quelques uns de ses délicats cheveux était tombé devant son visage. Il ne fit rien, restant alors dans cette position durant un long moment, mais au loin, sur la parquet il entendit alors des pas.

Keiko pénétra dans les appartements où se trouvait son conseiller. Elle s'avança gracieusement jusqu'à lui, laissant flotter derrière elle le tissu leger de son kimono. Face à l'homme qui la connaissait mieux qu'elle-même, elle ne pouvait masquer l'agacement où l'avait conduite son entrevue avec le Seigneur Shirakawa... Excédée, la jeune femme n'avait pas réussi à calmer son irritation... Même sa séance d'escrime n'y avait rien changé. Ces derniers temps, elle s'était rendue compte qu'elle maîtrisait de moins en moins ses émotions les plus basiques. Elle en avait assez de devoir agir dans l'ombre et de ne voir aucun changement poindre dans l'époque qu'elle vivait. Cette époque si sanglante qui était le résultat des lourds tributs que les seigneurs imposaient à leur peuple...Des seigneurs comme Mikado Shirakawa...

Chancelante, elle s'assit sur un des somptueux fauteuils brodés de la pièce. Elle laissa alors s'échapper de sa main une lettre manuscrite, qui vint atterir aux pieds de Fuyu:

"Le seigneur Shirakawa et moi avons eu une petite discussion... Il m'a demandé une alliance il est reparti sans rien. Voilà ce qu'il m'a laissé... Cet homme ne comprends rien à la douleur que ses actes engendrent. Un véritable enfant qui joue avec une fourmillière..."

Keiko regarda son conseiller et ami. C'était un bel homme, aux traits fins et gracieux. De plus, son savoir n'était plus à prouver et la jeune femme avait beaucoup d'estime pour lui. Elle reprit, lasse:

"Nous ne pouvons plus faire confiance au reste du clan...Il faut trouver des alliés...ailleurs.."

Alors que les pas semblaient être de plus en plus près, le jeune conseiller levait légèrement les yeux puis regardait en direction de la porte de ses appartements. Il vit alors pénétrer dame Murayama dont il était non seulement le conseiller, mais avant tout un ami. A première vu, il aurait pu déjà dire comment elle ce sentait car il la connaissait trop bien. Peut importe ce qu’elle aurait voulu lui cacher, Fuyu l’aurait su d’une manière ou d’une autre. Il pouvait quasi dire qu’il pouvait lire à la très chère dame comme il lisait dans un manuscrit. Elle lui avait alors balancer a ce qui semblait a première vu une lettre. Sans boucher son visage, il baisait alors les yeux regardant la lettre puis la pris avec ses magnifique et délicate mains. Il écoutait ce que la dame avait a lui dire, car après tout, elle avait bien choisi de ne pas tenter de porter le masque de la dame dont tout va très bien dans la vie et être elle-même comme elle l’avait toujours fait devant le philosophe. Le regard du jeune homme qu’il était ce faisait alors doux et calme sur l’importante et magnifique femme qu’était alors dame Keiko Murayama. Il était alors songeur sur les dernières paroles de la dame, car elle lui dit que le seigneur Shirikawa souhaitait former une alliance avec le clan. Je gracieux conseiller qu’il était songeait alors a tout cela, puis après un moment de réflexion, il dit a la dame :

« Avant de faire quoique ce soit, chère dame, pourriez vous, tout d’abord, me dire quel son les options possible dans notre situation. »

Il avait toujours aimé voir toutes les options dans chaque cas, cela lui permettait alors de mieux traiter avec le sujet. Son regard était toujours sur la dame alors qu’il fit bouger un peu la lettre qu’il tenait entre ses longs doigts fin. Doucement, il dit :

« Puis-je? »

Tout simplement par les geste qu’il avait fait, il était alors claire qu’il voulait voir le contenu de la lettre que dame Murayama lui avait jadis balancé a ses pieds. D’un noble geste très poli, il offrit alors à la charmante dame une place non loin de lui.

Kumado arriva sans prévenir dans la salle, en poussant les volets qui couvraient l’entrée à la pièce mi-éclairée. N’ayant pas encore remarqué Fuyu devant Keiko, le jeune garçon se dirigea vers sa sœur, et dit :

-Keiko, pourquoi les gens qui étaient arrivés sont-ils partis aussi vite?

C’est alors qu’il prit conscience de la présence du conseiller de sa sœur. Il se tourna vivement vers celui-ci, et, embarrassé, il s’inclina profondément en marmonnant quelques excuses. Le visage quelque peu rougi par la honte d’être arrivé ainsi sans avoir vu l’homme aux traits fins très estimé de la Dame Maruyama, il jeta un regard en coin à sa sœur, s’attendant à une réprimande pour sa conduite des précédents instants.

-Pardon, ma Dame.

Il resta courbé, et attendit une réaction de la part de l’une ou l’autre des personnes présentes autour de lui. Il pesta contre lui même intérieurement, car il savait bien qu’il se devait d’être toujours respectueux des règles de conduite lorsque sa sœur était avec d’autres personnes. Même si elle était seule, il y avait des règles à respecter. Il se dit alors que s’il n’arrivait pas à voir ou sentir une personne bien en vue, cela pourrait bien lui apporter de gros ennuis si cela se reproduisait avec quelqu’un d’important, comme un seigneur, ou quelque chose dans le genre. Au moins, il savait que Fuyu se montrait généralement tolérant, aussi espéra-t-il qu’il s’en sortirait bien pour cette fois.

-Keiko, pourquoi les gens qui étaient arrivés sont-ils partis aussi vite?

La timbre enjoué et enfantin qui avait prononcé cette phrase sortit Keiko de ses reflexions géo-politiques. Elle se retourna pour découvrir le visage souriant de son petit frère. Un sourire qui se transforma bien vite en une gêne polie et non dissimulée lorsque Kumado constata qu'il se trouvait également en présence du conseiller de sa soeur. Keiko ne put s'empêcher de rire légèrement en voyant la mine désolée troublante de charme qu'affichait le petit garçon. Elle s'approcha de lui et posa sa main sur sa tête, dans un geste purement fraternel.

"Ne fais pas cette tête Kumado, tu ne nous dérange pas du tout! Et puis, les affaires du domaine te concernent aussi..."

Keiko avait toujours eu connaissance de l'existence de ce petit frère. Mais elle n'avait pu l'approcher que lors de son accession à la tête de sa caste. Elle l'avait longtemps haï, pensant que lui avait droit à l'amour que sa mère lui avait toujours refusé. Mais en découvrant la gentillesse et la pureté qui émanait de l'enfant, elle se trouva désarmée incapable du moindre mauvais sentiment à son égard. Son amour pour lui avait été immédiat et elle s'était promis de le protéger et de le chérir au delà-même de sa mort, reportant sans doute sur lui, tous les gestes qui lui avaient manqués durant sa propre enfance. De plus, elle se sentait coupable sur un point. Kumado ignorait tout des circonstances de la mort de leur mère et s'il apprenait que Keiko en était le responsable le chagrin de cette dernière n'aurait aucune limite. Elle faisait donc tout son possible pour être une soeur irréprochable. Et bon nombre de kunoichis se permettaient d'en rire quand la terrible et implacable Keiko devenait douce comme un agneau en présence du petit Maruyama...

"Nos invités n'avaient aucune raison de rester plus longtemps. Leurs demandes ne pouvaient être satisfaites par notre famille..."

Keiko alla s'asseoir en face de Fuyu. Le conseille ne semblait pas aussi ravie qu'elle de voir Kumado traîner dans les parages. Mais lui-même lui portait beaucoup d'affection et son regard réprobateur se changea bien vite en un sourire timide.

"Alors Fuyu, que penses-tu de cette lettre?"

Voyant qu'il était sauf pour cette fois, Kumado se mit à sourire, et alla s'asseoir sur le siège que Keiko avait laissé en allant plus près de son conseiller. Une fois qu'il se fut installé, il regarda la lettre sur le sol que sa soeur pointait, et que le conseilelr Fuyu semblait vouloir prendre. Il se demandait bien ce que cette enveloppe pouvait bien contenir. Il repensa aux instants précédents. Alors qu'il marchait dans le couloir, il avait été face à une délégation dont il ignorait la présence. Un homme aux cheveux longs et aux traits durs devant lui s'était arrêté une seconde, lui laissant le temps de s'écarter surle bord du couloir. Il avait regardé l'homme partir, et l'avait suivi discrètement jusqu'à ce que celui-ci arrive dans la cour pour repartir. Il lui semblait déjà avoir vu le visage de cet homme auparavant, mais il n'était certain de rien.

Il s'était donc contenté de chercher sa soeur, et il avait parcouru la maison pour la trouver. C'était en entendant sa voix qu'il était entré dans la pièce. Si Keiko disait qu'ils n'avaient pas trouvé ce qu'ils cherchaient ici, le jeune garçon n'y trouvait rien à redire...

Il jeta alors un coup d'oeil à Keiko et Fuyu, tout en restant silencieux. Il jeta un autre coup d'oeil à la lettre, puis attendit de voir ce qui allait se passer.

Lorsque le jeune Murayama, frère de dame Keiko eu pénétré dans les quartiers de Fuyu comme une tempête, le jeune conseiller ne fit rien car il était plutôt concentrer sur les écrits du seigneur Shirakawa. Il avait, tout de même, pus remarquer que ce dernier était bien présent et qu’il semblait quelque peu gêné par le fait d’être entrer comme cela sans vraiment avertir qu’il arriverait. Il pu entendre les mots doux et en quelque sorte entrevoir les geste gracieux et affectueux que dame Keiko Murayama portait envers son jeune frère. Il lisait encore la lettre alors que la maîtresse qu’était dame Murayama c’était assis en face de lui. Parfois, alors qu’il lisait, il faisait un petit son, un son qui semblait démontrer le fait qu’il comprenait les écrits et les buts de ceux-ci, toujours ce petit « Humhum » doux et bas. Il lu le document tout entier, pis le replia gracieusement. Il levait alors les yeux vers dame Murayama.

« Tout ceci me semble bien intéressant » dit-il d’une douce voix calme, mais un tantinet froide. « Croyez vous qu’il serait bon de les défendes? » Il la regardait alors avec un regard légèrement plus concerner. «Mais pour ce qui est de la fille de ce dernier… j’aimerais bien discuter avec le seigneur afin de mieux comprendre sa décision. Est-ce que cela serait dans mes possibilités? »

Keiko écoutait attentivement ce que lui proposait Fuyu, mais elle n'eut pas à réfléchir longuement pour formuler sa réponse. Jamais elle n'accorderait son aide et sa protection à un lâche, qui avait vendu sa fille pour sauver ses richesses et son rang. Elle méprisait les seigneurs et leur goût du pouvoir, aider Mikado irait donc à l'encontre de tous les principes qui l'avaient accompagnée durant sa vie.

"Il est hors de question que nous leur portions une aide quelquonque! Fuyu, tu sais bien à quel futur j'aspire... Je ne veux plus de seigneur et de paysans! Je veux un peuple uni, qui ne souffre pas de la dominance d'un aristocrate avili par l'or et la nacre! Et je compte me servir des dons qui m'ont été octroyés pour mener à bien cette mission..."

Elle posa son regard sur Kumado. Elle s'inquiétait de l'avenir de son petit frère. Si elle agissait contre son clan, sa famille en serait la première cible. Il fallait donc qu'elle protège ceux qui lui étaien chers...Mais par quels moyens..

"J'ai l'intention de prendre les rènes du clan Seishuu..Et je connais quelqu'un qui pourrait m'y aider, car cette personne a les mêmes objectifs que moi. Mais je ne veux pas vous voir courir le moindre danger..."

Keiko, si leva et s'avança vers le jardin. La senteur des fleurs embaumaient l'air. Elle ferma les yeux se laissant bercer pas la brise légère. Puis d'un ton ferme elle dit:

"Tu vas te rendre auprès du Sire Shirakawa, mimant le regret de ma part et une alliance possible. Ainsi il ne se doutera de rien. "

La jeune femme se dirigea ensuite vers Kumado et s'agenouilla pour être à sa hauteur. Elle déposa un baiser sur son front et ajouta encore:

"Tu emmèneras Kumado avec toi, pretextant son éducation. Si vous êtes sur son domaine, Mikado ne pensera jamais à une attaque de ma part. Je vous trouverai un moyen pour vous envoyer des instructions sur place. Partez dès demain. "

Assis gracieusement sur le magnifique parquet, le philosophe qu’il était pensait énormément aux événements prochains. La situation entre les deux clan était certes devenu tendu, mais de la a combattre, cela était un tantinet grave, mais le bon conseiller qu’il était comprenait les raisons qui poussait dame Murayama a agir de la sorte dans la situation présente. Sans doute lui-même aurait agi de la même façon, c'est-à-dire prendre les armes contre le clan de Sire Shirakawa. Sans doute que sur les lieux il pourrait discuter avec l’homme et en connaître un peu plus sur lui et peut être même comprendre la décision qu’il avait jadis prise à propos de sa fille. En comprenant le fond de tout cela, il y aurait certes de chance qu’une guerre soit éviter, bien que cela s’annonçait plutôt impossible. Dame Murayama semblait être de tout évidence extrêmement déterminer a attaquer le seigneur Shirakawa. Il la regardait de son doux regard compréhensif. Il était clair qu’elle tenait a son frère et compris la raison pour laquelle elle souhaitait qu’il soit lui aussi du voyage que le conseiller Kane devait entreprendre au matin. Il fit un léger signe de la tête, puis dit doucement :

« Ceci sera donc chose faite dame Murayama »

Il c’était alors incliner un peu, signe de respect pour l’importante dame qu’elle était. Puis il repris :

« Cela ne sera pas qu’un simple prétexte dame Murayama, il est certes vrai que votre frère pourra retenir un leçon de notre voyage, car après tout, nous apprenons toujours quelque chose peut importe ce que nous entreprenons. »

Il voyait la vie comme cela, un lieu pour apprendre des choses simples ou complexes. Parfois il était possible de rendre la simplicité si complexe, qu’elle en devenait simple à son tour. Il aimait apprendre et enseigner aux autres son savoir. Malgré son jeune age, Fuyu était un homme déjà très sage et il pouvait même rivaliser avec des hommes beaucoup plus âgé que lui lorsqu’il s’agissait de philosophie. Il regardait donc le jeune Kumado Murayama puis lui dit doucement :

« Il serait sage de vous préparez, car après tout, demain est tout près d’aujourd’hui »

Kumado avait suivi la discussion sans bruit, ayant souri lorsque sa osuer l'avait embrassé sur le front quelques secondes plus tôt. Il avait été quelque peu intrigué et surpris par la décision de Keiko de les envoyer, lui et le conseiller Fuyu, en pays Shirakawa, mais il se dit bien vite qu'elle avait sans doute bien des raisons d'agir ainsi. Il continua de les écouter, et lorsque Fuyu lui dit de se préparer, il inclina la tête devant ses propos.

-Vous avez raison, maître Fuyu...

Il s'inclina devant le conseiller, et se retourna vers sa soeur. Il ignorait s'il serait loin d'elle longtemps, alors il se dit qu'il n'aurait aucune honte à faire le prochain mouvement. Il alla sur sa soeur, qu'il sera contre lui un moment avant de la regarder gentiment. Sur ce, il repartit hors de la pièce, après s'être retourné sur le seuil de la porte, et s'être incliné devant ses deux aînés. Il partit dans le couloir, et le son de ses pas résonna un moment avant de disparaître.

*Ça va me faire tout bizarre de partir d'ici.*

Le jeune garçon parcourut les couloirs avec cette pensée, et se dirigea vers l'endroit où il logeait, dans le but de préparer ses bagages pour le prochain voyage en pays Shirakawa.