Entretien secret

[Bon alors je suis venu ici incognito, même Zengmao est sensé ignorer que je suis ici. Ok Zeng? Bon, je répète que je suis là en secret, alors si quelqu'un entre quand il faut pas, il prends des gros risques. S'il faut que je tue pour garder mes secrets, je le ferai. Alors Zengmao, maets moi pas à l'épreuve... ]

Une silhouette indistincte se mouva dans le couloir. Les gardes qui passaient ne la détectèrent pas, et passèrent devant le Muto sans faire attention. Tapi dans l'ombre, il les regarda s'éloigner, en pensant que Zengmao devrait réellement apprendre à ses troupes à être plus vigilantes. S'il avait été un assassin...^^ Il se faufila dans le couloir, ni vu ni entendu, et arriva finalement devant une grandre porte. Il s'agissait de la même pièce où le Seigneur Tohan avait eut une certaine ''discussion'' avec la jeune otage de guerre Natsumi Shirakawa. Normallement elle aurait pû se trouver dans la pièce qu'il lui était réservée, mais vu que personne ne l'avait vue partir à la suite du départ de Zengmao, il fallait donc en déduire qu'elle se trouvait encore dans la pièce, probablement en train de se lamenter sur son sort.

Il poussa sans un son la porte pourtant vieille et grinçante, qu'il referma derrière lui. En entrant, il vit immédiatemment Natsumi, recroquevillé non loin, en train de pleurer. Il ne fit pas un son, et il l'osberva un moment. Il savait qu'elle était agée de dix-sept ans, et que la réputation de jeune fille de toute beauté que tous lui donnaient se répandait partout. En la regardant, il comprit vite ce que voulaient dire ces rumeurs sur la jeune fille. Elle était en effet d'une beauté admirable. Il attendit ainsi encore un moment, puis il finit par dire:

-Vous causez vraiment beaucoup de soucis à Zengmao, pour une otage de guerre.

Il resserra sa cape autour de lui, et attendit une réponse de la part de la jeune fille. Elle serait probablement appeurée, mais il doutait qu'elle laisserait voir ses sentiments à quicquonque maintenant qu'elle se savait en présence de quelqu'un d'autre. Il resta donc sur ces pensées en attendant la réponse de Natsumi.

Depuis combian de temps Natsumi était-elle ainsi prostrée? Aucune idée, le temps n'avait plus d'importance, seul son chagrin comptait. Sa seule consolation était que le Seigneur Tohan ne l'ai pas vu dans cet état là. Elle préférait qu'il la croit forte et têtue, ainsi il aurait moins de pouvoir sur elle. Elle ne voulait pas lui donner la joie de lui montrer à quel point elle était malheureuse...

Une voix d'homme la fit sursauter et elle se releva aussitôt, essuyant rapidement ses larmes. Elle avait les yeux rougis, mais son port de tête était toujours aussi altier et son visage redevint neutre. Elle recula légèrement néanmoins, effrayée par cet homme qui s'était introduit dans ces appartements sans un bruit.

- "Qui êtes-vous? Et que me voulez-vous? Le Seigneur Tohan a expressément interdit que quiconque vienne me voir, en dehors des servantes qu'il m'a gracieusement prêtées."

Difficile de savoir si elle était sincère ou ironique, cependant une lueur de défi brillait dans son regard noir. Qui était cet homme étrange qui s'introduisait aurpsè d'elle sans se faire annonçer? Etait-elle si insignifiante que cela soit inutile?

- "Chez moi, les gens ont l'habitude de se faire annonçer avant de rentrer dans les appartements d'une Dame."

Son ton était coupant et d'une grande noblesse. La petite Shirakawa promettait d'être une Dame hors du commun...

-Si cela peut vous rassurer...

Il laissa aller sa cape, qui vola derrière lui un moment en retombant ausol, maintenant qu'elle n'était plus retenue par les mains de celui qui la portait. Il s'inclina légèrement, et dit:

-Je suis Magoshi Quidan, conseiller et bras droit du Seihneur Zengmao Tohan.

Il se redressa, et observa maintenant la jeune Shirakawa. La jeune fille faisait montre d'un fierté visible à l'oeil nu, signe qu'elle soihaitait garder son honneur intact à tout prix. Intéressant. Cette jeune fille semblait une personne digne d'intérêt maintena tqu'elle se présentait sous un autre jour que celui où elle pleurait comme une petite gamine sur le sol. Il continua de l'observer tout en attendant une réponse ou une réaction quelcquonque de sa part. Il serait probablement bien utile de connaître quelque peu la fille du Seigneur Shirakawa: celà pourrait fort bien se révéler une source d'informations cruciale pour lui.

-J'ai conscience que le fait d'être proche de Zengmao ne sera pas pour vous inciter à la confiance envers moi, et je vous l'accorde volentiers. Mais je souhaite faire votre connaissance, jeune fille.

Il se redressa encore plus, et recommença à observer la jeune fille tout en attendant une réponse de sa part.

Natsumi toisa le dénommé Magoshi. Il n'avait rien d'extraordinaire : taille normale, silhouette fine, traits fins également... Mais la jeune fille ne s'y trompa pas : on ne devenait pas conseiller d'un homme tel que Zengmao en étant banal... Si ce n'était par la force, cet homme avait du se faire respecter par son intelligence. Et cela n'était pas pour rassurer Natsumi.

Elle se raidit quand il l'appela jeune fille et décida de mettre les choses au clair tout de suite :

- "Je vous serais gré Seigneur Quidan de ne m'appeler que par Dame ou Demoiselle Shirakawa... Alors seulement nous pourrons lier connaissance."

Elle était princesse quand même! Elle n'allait pas se laisser infantiliser par le conseiller de son geôlier! Les larmes définitivement disparues, elle s'approcha du conseiller et esquissa un petit sourire ironique.

- "Vous m'excuserez de ne pas vous reçevoir avec tous les égards du à votre rang, mais malheureusement, je suis en pénurie de personnel."

Elle s'éloigna alors de lui et se passa une main dans ses cheveux lâchés, qui cascadaient jusqu'à ses reins en longues volutes noires. Sa coiffure avait du se défaire quand elle s'était mise à sangloter tout à l'heure... Elle eut honte de cet instant de faiblesse...

Magoshi émit un son presque inaudible, qui laissait témoigner, pour les rares personnes qui le connaissaient assez bien, qu’il trouvait la situation distrayante en quelque sorte. Il observa la jeune Shirakawa s’éloigner après avoir fait mention de la piètre assistance dont elle bénéficiait. Il était vrai que le service laissait quelque peu à désirer, mais c’était à Zengmao de choisir comment traiter ses otages…

-Je suis au courant du manque de personnel. Et je ne serai pas dans le moyen de vous procurer des gens corrects si vous vous montrez d’un aussi mauvais goût comme vous le faîtes en ce moment… Dame Shirakawa.

Il avait attendu avant de l’appeler ‘’Dame Shirakawa’’, mais il avait convenu que le fait de la traiter un peu mieux que la majorité des soldats grotesques de ce palais et le Seigneur Tohan aiderait probablement è ne pas s’attirer la haine de la jeune fille. Il la regarda passer une main dans ses cheveux, qui lui arrivaient jusqu’à la taille. Bien que jeune, et peut-être même inconsciente de ce fait, elle saurait s’attirer l’aide de beaucoup d’hommes en se servant de ses capacités correctement. Mais il écarta ces pensées, il n’était pas venu pour discuter de ce genre de sujet avec la jeune Natsumi. Il croisa les bras, et, toujours quelque peu dans l’ombre de sorte que la jeune fille ne puisse pas voir son visage pour le moment, il prit la parole.

-Je suis également conscient que le fait d’être une otage de guerre ne doit pas être une situation des plus… plaisantes. Mais il faut que vous vous disiez que pour le moment du moins, il vous faudra faire avec cette condition si vous voulez vous en sortir au beau milieu du peuple Tohan.

Il resta silencieux un moment, réfléchissant à toute vitesse un petit point, et avança d’un pas dans la lumière, dévoilant enfin son visage. Il pensa qu’il ne servait à rien de se cacher indéfiniment aux yeux de la jeune otage, car elle aurait bien fini par voir son visage un jour quand même. Autant éliminer ce genre de sujet tout de suite et passer immédiatement à d’autres sujets plus importants que de cacher ou non son visage. Natsumi semblait bel et bien une princesse lorsqu’on la regardait une seconde, même avec des habits miteux on n’aurait pu croire qu’elle fut de famille misérable. Cela en faisait un atout d’autant plus précieux à ses propres yeux. Il sortit finalement de son silence, et dit à la jeune fille :

-Il va vous falloir du personnel pour vivre correctement, j’en conviens, mais il vous faudra comprendre qu’à moins d’un événement fantastique pour vous, vous allez rester longtemps entre ces murs.

Il plissa légèrement les yeux pour observer tous les détails que présentait la princesse Shirakawa, tout en tendant l’oreille pour ne pas manquer une réponse que celle-ci donnerait.

Natsumi leva un sourcil surpris. Elle faisait preuve de mauvais goût? Vraiment? Elle répondit d'une voix sucrée :

- "Oh pardonnez mon mauvais goût, Seigneur Quidan... Il est vrai que ma situation ne se prête pas à ce genre de rancoeur et de sentiments..."

Il restait dissimulé dans l'ombre. impossible de voir correctement son visage. Il évoqua alors sa situation et une vague de colère submergea la jeune fille. Il continua de parler et d'enfonçer le clou tout en se révélant enfin à la jeune fille. Elle se retint de lui hurler sa fureur et se contenta de répondre d'un ton guindé :

- "Merci de me rappeler ma brillante situation. c'est très délicat de votre part. mais je n'en attendais pas moins d'un intime du Seigneur Tohan. Vous avez à peu près la même délicatesse."

Son sourire se fit plus amer, mais conservait un pli ironique. Il ne serait pas dit qu'elle plierait devant le conseiller de Zengmao. Et si c'était lui qui l'envoyait en vérité? Mais dans quel but? Voir les réactions de son otage? Il allait être servi!

- "N'êtes-vous venu que pour ma rappeler ma situation? C'était inutile de vous déranger... Je suis jeune, mais pas tupide. Un rappel n'était vraiment pas nécessaire."

Fierté et humiliation se mélaient dans sa voix juvénile. Malgré sa honte d'être ainsi traitée, elle conservait la tête haute. Elle ne serait pas un vulgaire otage... Elle était une princesse et entendait se faire traiter comme telle!

Magoshi leva lentement la main, et il se fortta lentement les yeux devant la colère de Natsumi. Il se passa finalement la main sur le visage, et reposa son regard sur la princesse frustrée dès que sa paume cessa de cacher ses yeux. Il dit finalement:

-Mais un rappel de ce genre était tout à fait nécessaire, princesse. Quoi que vous puissiez penser, il n'en reste pas moins que votre sécurité ici ne tient qu'à être entretenue par vous même.

Il croisa les bras dans son ds, et avança de quelques pas.

-Contrairement au Seigneur Zengmao, je ne souhaiterais aucunement vous livrer aux soldats pour vous apprendre que vous n'êtes pas en position de tenir tête à quicquonque ici. Mais il peut très bien le faire tout seul si sa patience atteint ses limites. Ce que vous semblez prendre un malin plaisir à faire.

Il planta son regard dans celui de la Shirakawa. Son expression quelque peu ironique avait maintenant disparu, cédant la place à une sériosité sans faille. Il resta ainsi un court instant, étudiant une fois de plus les traits de la jeune fille. Il reprit finalement la parole.

-Ne venez pas croire qu'il hésitera à vous laisser seule avec une bande de soldats brutaux en manque d'action. Je ne sohaite pas du tout votre mal, bien au contraire, mais avec cette attitude seulement lros de votre arrivée ici, vous vous mettez vous même en péril entre ces murs. Je ne vous crois pas stupide, loin de là, mais il faut que vous preniez consicence de ce détail. Ignorez-le, et vous serez perdue sous peu.

Il releva la tête, et regarda calmement la princesse.

Natsumi ne savait plus que penser. Que lui voulait cet homme? Elle soutint son regard avant d'ajouter d'une voix ferme :

- "Il ne peut pas me livrer à ses soldats ou même se livrer à quelques actes sexuels que moi... Cela le déshonorerait. Les Tohans ont le sens de l'honneur non?"

Néanmoins, il y avait une lueur d'incertitude dans son regard noir. Décidant qu'elle n'aimait pas avoir à lever la tête pour parler à Magoshi, elle l'invita à s'asseoir à une table. Au moins ne la dominerait-il plus physiquement ainsi.

- "Pourquoi me dites-vous tout cela? Quel est votre intêret à me donner ces conseils? Ou même simplement à me connaître?"

Elle était intriguée par cet homme, trop calme pour être honnête. Il l'aidait et semblait même prêt à la soutenir. Pourrait-elle en faire un allié? Elle était si seule... Mais ne se jouait-il justement pas de ce besoin pour gagner sa confiance pour mieux la trahir plus tard? Natsumi ne savait que faire. Elle n'était pas faite pour vivre dans un milieu étranger, entourée d'ennemis potentiels. La suspicion la minait... Mais elle pouvait faire semblant et entrer dans le jeu du conseiller...

-Le fait de pouvoir vous connaître m,est utile à bien des fins.

Magoshi avança lentement, et alla s'aseoir doucement sur le petit banc. Il tourna la tête vers Natsumi, et dit:

-Et vous avez à demi raison. Zengmao ne se livrera pas ainsi à n'importe quel acte envers vous. Mais laissez moi vous assurer qu'il n'aura aucun scrupules à vous laisser aux soldats, pas plus qu'uil n'en éprouvera la moindre honte. Les Tihan ont de l'honneur, oui, mais pas celui que vous connaissez, loin de là.

Il se redressa quelque peu, et s'adossa légèrement au dossier de son ban. Il réfléchit un moment, revenant sur les paroles de la jeune princesse quelques secondes plus tôt: quel était son intérêt à lui donner des conseils? Il ne pouvait nier qu'il se posait lui-même la question, dans un petit coin reculé de son âme. L'autre partie le savait pertinemment... Il pensa à ses paroles encore un moment, puis il finit par répondre.

-L'intérêt que j'éprouve à vous donner des conseils est en partie dû au fait qu'en tant qu'otage, il faut vous maintenir. Si vous n'entrez uplus en ligne de mire, une guerre ouverte ne pourra que recommençer.

Il devint silencieux un moment. Finalement il continua.

-Et je dois dire que vous m'intriguez quelque peu. Le fait de vouloir savoir le plus de choses possible est un des aspects les plus dominants de ma propre personnalité. Sinon, je préfère garder les autres raisons personnelles, si vous n'y voyez pas d'inconvénient.

Son visage se radoucit, gardant un air sérieux, mais laissant tout de même un peu de la rudeur qu'il avait contenue s'envoler d'un coup. Il attendit patiemment une réponse, comme les quelques instants auparavant.

Natsumi pencha la tête de façon tout à fait charmante, de plus en plus intriguée par cet homme mystérieux. Le pire était de ne pas savoir à quel jeu il jouait. Elle murmura :

- "Je ne veux pas la guerre... Il ne sera pas dit que les Shirakawa auront failli. Je suis la garante de cette paix bien malgré moi, mais je ferais tout pour la maintenir."

Elle jeta un regard ferme mais où dansait une lueur lasse à Magoshi.

- "Je serais plus arrangeante avec le Seigneur Tohan... Mais pas jusqu'à compromettre ma vertue! Il ne m'est pas supérieur, nous sommes des égals, je suis autant Dame qu'il est Seigneur. Faîtes en sorte qu'il ne l'oublie pas et tout ira bien."

Elle eut un mince sourire :

- "Mais vous êtes Tohan non? Alors pourquoi faire en sorte qu'une guerre n'éclate pas? Vous devriez attendre cela avec impatience..."

C'était bien cela qui clochait. Les Tohans aimaient la guerre et si Natsumi faisait défaut à son peuple, ils auraient une occasion en or de lancer des représailles...

-Je suis effectivement né en pays Tohan, je suis donc Tohan de natalité. Mais disons que je présente certaines différences avec la masse.

Il eut une léger sourire, et regarda Natsumi d'un air consciencieux. Il repensa à sa fidélité à la Tribu, et convint qu'il lui faudrait penser à tout moit qui concernait sa ''nationalité'', si l'on peut le dire ainsi. Il était parfaitement conscient que si il dévoilait ce mince détail à la jeune princesse, il mettrait non seulement la vie de la jeune fille en danger, mais la sienne le serait encore plus. Il avait juré allégeance à la Tribu il y a longtemps, et un serment est sacré. Il repensa à sa mission dans ce palais, et resta sur ces pensées.

-Je ne peux nier que l'ivresse en plein combat ne m'a pas été étrangère, mais je n'en suis pas un fanatique, contrairement à la grande majorité ds guerriers Tohan des trois pays.

Il regarda silencieusement Natsumi, en replongeant dans ses pensées sans en avoir l'air. Cette jeune fille s'avérait curieuse, lorsqu'on regardait un instant. Restait à voir jusqu'où porterait sa curiosité. Si jamais elle dépassait les limites, il tâcherait de le lui faire savoir. Mais en attendant, il était disposé à répondre aux questions de la jeune fille, tant qu'elles restaient dans les limites acceptables.

-Vous comprenez donc que si la moindre occasion se montre le bout du nez, l'armée Tohan la saisira pour chasser l'ennui mortel que leur cause leur oisiveté depuis quelques temps. Ils s'ennuient fortement, c'est le mot, et un combat ne leur ferait que plaisir. Faîtes attention, je vous le rappelle une dernière fois.

Il recula légèrement sur son banc, car en disant sa dernière phrase, il s'était penché lentement, mais inexorablement vers l'avant tout en parlant. Une fois qu'il eut reprit place, il reporta son attention sur Natsumi.

Natsumi haussa un sourcil surpris à ses paroles sur ses congénères.

- "Eh bien, au moins, je dois reconnaître que vous êtes quelqu'un de lucide. Dommage que vous soyez Tohan."

Cet homme semblait différent de ses frères, plus posé, moins emporté et belliqueux. Il aurait presque pu être Seishuu ou Otori. Mais surtout, il entretenait sa différence. Il la mit encore une fois en garde, tout en s'approchant d'elle. Elle réprima à grand peine un mouvement de recul que Magoshi aurait fort bien interprété comme un signe de peur. Le conseiller se recula fort heureusement, laissant à Natsumi le temps de répondre, sans cesser de la regarder, d'un regard qui la faisait frissoner. Elle répondit d'une voix imprérieuse :

- "Et pour la dernière fois, je vous répète que j'ai très bien compris vos mises en garde et que je me les tiens pour dites."

Elle se tordit les mains, en signe de nervosité avant de reprendre :

- "Bien, et maintenant que cela est bien clair... Vouliez-vous vous entretenir d'autre chose avec moi? Car votre curiosité à mon égard ne saurait être comblée en si peu de temps, si?"

-Eh bien, dans le moment présent, cela me suffirait, à moins que vous ayez autre chose à rajouter vous même...

Magoshi se détendit lentement, et regarda la jeune fille. La méfiance de celle-ci semblait en partie avoir disparu, mais elle restait toujours un petit peu là. Il maintint la sienne en pensant que même si la jeune Shirakawa semblait se détendre, lui-même n'avait pas intérêt à se laisser aller trop facilement. La moindre incartade pourrait lui coûter cher. Il resta avec cette pensée en tête en repensant à Natsumi et en retournant son attention sur elle. La jeune fille semblait nerveuse, et elle se tordait les mains rapidement. Il prit la parole, conscient que celà pourrait probablement renforçer la nervosité de la jeune princesse, mais il se devait d'en savoir le plus possible.

-Avez vous quelque chose à rajouter?

Il la fixa d'u oeil examinateur maintenant, car le moindre signe de nervosité che les personnes avec qui il discutait l,avait toujours rendu heureux en quelque sorte. Le fait d'avoir de la nervosité dévoilait d'habitude que la personne avait quelque choseà cacher. Il se faissait toujours un réel plaisir à découvrir tôt ou tard ce que les autres essaiyaient de lui cacher. Maintenant, il semblait que sa prochaine ''épreuve'' serait Natsumi, si elle avait bien quelque chose à cacher. De toute façon, lorsqu'on se sait lavé de toute cachoterie et de tout mensonge, la nervosité n'a rien à faire dans l'esprit, non?

Il continua à laisser dériver ses pensées, mais tout en gardant un oeil averti sur Natsumi, attendant la suite.

Natsumi hésitait. Elle pouvait le laisser partir et retourner dans sa solitude ou le retenir. Elle opta pour le deuxième solution. Elle leva un regard candide vers lui, avec une légère étincelle de désespoir. Oui, elle se raccrochait désespérément à la présence du conseiller.

- "Ne partez, pas... S'il vous plaît. Hormis le Seigneur Tohan, je n'ai eu aucune visite."

Cela sous-entendait clairement que cela lui pesait. Natsumi ne se méfiait peut-être pas assez de magoshi mais tant pis. Elle était comme ça.

- "Si vous avez son oreille, je vous conjure de faire en sorte qu'il ne tente plus de me prendre..."

Son regard était suppliant. Elle détourna brièvement le regard, le temps de reprendre contenance. Natsumi disparut pour laisser place à Dame Shirakawa. Son ton se fit plus ferme :

- "Peut-être pourriez-vous m'éclairer un peu sur les coutumes de ce peuple? Cela m'éviterait de commettre des impairs..."

-Il est vrai que le fait d'être mieux renseignée sur votre entourage présent pourrait fort bien vous aider.

Il pencha latête en même temps qu'il parlait pour appuyer ses dires, et un mince sourire, maintenant visible à l'oeil nu, apparut sur son visage. Une chose unique, même si Natsumi nele savait pas. Le dernier dousire qu'il avait fait pour de vrai remontait à ses 8 ans. De ce temps, aucun sourire n'était venu habiter son visage. Il releva la tête, et repensa à la phrase qui avait juste précédé.

-Pour ce qui est d'empêcher Zengmaode tenter de vous prendre pour ainsi dire, je ne peux rien vous garantir. J'ai son oreille, en effet, mais je n'ai pas sa volonté ou son esprit. Je ne peux que lui donner des conseils, pas le faire arrêter une envie d'un seul coup. Je vous promets néanmoins de faire mon possible pour qu'il fasse attention. Ce sera cependant difficile, je peux vous dire qu'il vous porte un réel intérêt. Vous êtes comme un trésor impossible à atteindre à ses yeux pour le moment. Mais il cherche activement le moyen de vous atteindre.

Il se cala dans le fond de son siège, et observa un moment Natsumi. La jeune fille était de totue évidence bien plus effrayée dans cet endroit qu'elle ne voulait le laisser paraître au début. Derrière ses airs de princesse froide et droite, se cachait un être qui avait immensément peur de cet endroit. Il lui faudrait l'aider quelque peu à 'habituer au palais pour pouvoir survivre le plus longtemps possible.

-Mais en attendant, je voudrait savoir d'abord ce que vous savez en gros sur le peuple Tohan. Cela me donnera une idée de ce que j'aurai à vous apprendre.

Le visage de Natsumi devint livide quand Magoshi lui expliqua ce qu'elle représentait pour Zengmao. Un trésor inaccessible... Rien de mieux pour exciter les hommes... Ses lèvres se pinçèrent, seul signe avec son extrême blancheur de l'émoi et de la détresse qu'elle ressentait, mais aussi de sa colère à n'être qu'un objet que cette brute convoitait...

Magoshi lui demanda d'abord ce qu'elle savait sur ce peuple. Habile manoeuvre pour savoir ce qu'il pourrait lui dévoiler ou non par la suite... Natsumi n'en fut pas dupe.

- "Je crains de ne pas savoir grand chose."

Elle planta son regard noir dans celui de Magoshi, avec une légère lueur de défi et d'amusement.

- "Je n'en sais que ce que l'on m'en a dit, alors je vous prie de ne point vous vexer à mes paroles."

Elle ne semblait nullement désolée de ce qu'elle allait dire.

- "Les Tohans sont un peuple de guerriers. Ils n'aiment rien tant que la bataille. Ils sont dénués de tout raffinement et n'apprécient guère les Arts nobles. Je me demande même si le Seigneur Tohan sait lire..."

Petite provocation qui pouvait passer pour totalement innocente, tellement elle affichait un air candide.

- "Il suffit de voir leur pays pour s'en rendre compte : pas de beaux jardins, juste des murailles fortifiées... Tout est gris et terriblement pratique... Même vos appartements font preuve d'une rigueur martiale... N'avez vous donc pas goût pour un peu de frivolité?"

-Oui, mais comme vous le dîtes, il s'Agit d'un pays guerrier dans sa majorité. Il est bon de savoir passer inaperçu...

Il changea de sujet rapidement. Il n'était pas là pour parler de lui même, mais bien pour montrer à Natsumi pour le moment ce qu'elle devait savoir afin d'assurer sa survie.

-Et pour votre information, le Seigneur Zengmao est plus cultivé qu'il n'y parait. Certes, il a un bon côté guerrier, mais il est moins barbare que le reste de son peuple. Veillez à ne pas offenser ce côté de lui, ce sera mon premier conseil en ce qui le concerne.

Il réfléchit alors à un autre aspect qu'elle avai soulevé. les Tohan n,apprécient guère les Arts nobles. Cela dépandait lesquels.

-Il est vrai que les Toha n'ont pas de goût pour les ''Arts Nobles'', comme vous dîtes, en grande partie. Il existe néanmoins des sages et des personnes rafinnées même au sein de ce clan. Aucun clan ne pourrait être coplet sans une touche de ce genre, même si les soldats n'en voient pas l'intérêt. On ne peut pas vraiment le leur reprocher, vu leur condition.

Il se cala de nouveau dans son siège, car il avait légèrement avancé sur le coussin malgré lui. Il regarda alors Natsumi en attendant ses commentaires pour le moment.

Natsumi ne put retenir un haussement de sourcils sceptiques quand Magoshi lui assura que Zengmao était moins barbare que bien des Tohans... Oh oui, c'était faire preuve de raffinement que de vouloir la prendre dans son lit! Néanmoins, elle enregistra les paroles du conseiller. Curieuse, elle demanda :

- "Vous dites qu'il est cultivé... C'est-à-dire? Ensuite, j'aimerais savoir ce qu'il aime, en dehors de la guerre évidemment. Et ce qu'il déteste... Cela m'évitera d'aborder un sujet fâcheux en sa présence."

Ou au contraire de s'en servir... Natsumi ne savait pas encore, mais son intuition lui disait que pour survivre ici, elle allait devoir dévellopper sa ruse et surtout ses talents d'actrice.

Elle aussi se cala dans son siège, le dos bien droit et l'attitude altière. Magoshi lui offrait une chance de s'en tirer plutôt bien, elle n'allait pas passer à côté.

-Disons simplement qu'il n'est pas aussi brutal et sanguinaire que la moyenne des Tohan. Il a un petit côté de sa personnalité qui a appris à utiliser autre chose que la brutalité Prenez un exemple, s'il avait été un Tohan sauvage comme bon nombre, il n'aurait nullement discuté, et votre virginité serait perdue pour toujours au moment ou nous parlons. Je vous l’ai dit : les Tohan ont un honneur, mais il ne s’agit pas de celui que vous connaissez.

Il se recula, et prit une pose ‘’décontractée’’, si l’on puit dire. Du moins, il se détendit considérablement, mais tout en gardant comme avant une certaine dose de méfiance, celle qu’il entretenait envers tous ceux qu’il connaissait, mis à part les autres membres de la Tribu, bien entendu, qui vivaient dans le palais. Il resta ainsi un moment, puis il se redressa légèrement, histoire de ne pas laisser paraître un mauvais côté, pour ensuite reprendre la parole.

-En ce qui concerne ses goûts, je crois pouvoir dire qu’il adore tout ce qu’il ne peut pas atteindre, en quelque sorte. Il aime les femmes, bien entendu, comme presque tous les hommes dans ce pays.

Il avait insisté sur le ‘’presque’’, car il faut dire qu’il faisait lui-même partie intégrante, de tous ceux qui n’avaient autant dire pas le temps de s’intéresser aux femmes et aux plaisirs corporels de la vie en grande partie. Malgré tout, il savait que bon nombre de femmes l’avaient déjà désiré, mais qu’elles s’étaient toutes retrouvées bredouilles dans toutes leurs tentatives, le Muto étant en permanence sur ses gardes et froid dans ses commentaires. Il avait ainsi éloigné toute possibilité de problème relationnel qui aurait pue entraver le bon fonctionnement de sa mission en ce palais.

-Disons qu’il est plus raffiné que la moyenne de son peuple, sans pour autant être un aristocrate…

Il croisa les doigts sur son ventre, et attendit la suite de la part de Natsumi.

- "Mais un chef ne peut faire montre d'une telle brutalité... S'il m'avait prise, l'accord entre les Seishuus et les Tohans aurait été rompu..."

Elle planta son regard noir dans celui du conseiller.

- "Vous semblez penser que nous ne sommes pas capable de nous battre et que mon père a choisi une solution de couard... Mais si jamais il m'arrive le moindre mal, l'affront se lavera dans le sang... Et je ne suis pas certaine que le pays Tohan en sorte grandi. Les Seishuus ne sont pas des barbares comme vous, mais ce sont de fiers guerriers!"

Une lueur de fierté animait le regard d'onyx de la jeune fille.

- "Mais à quoi s'intéresse-t-il? De quoi pourrais-je bien parler avec lui? A moins qu'il ne voit pas l'intêret de parler avec une femme?"

Son ton s'était un peu durci.

- "Comprenez moi bien. Je vais faire mon possible pour me montrer docile et arrangeante. J'ai bien compris que cela ne servait à rien de le défier. Je veux pouvoir sortir un jour de ces appartements et pour se faire, il me faut les bonnes grâces du Seigneur Tohan. Aidez-moi à les obtenir... Je sais bien que je n'ai rien à vous offrir en contre partie mais..."

Elle s'arrêta. Pourquoi l'aiderait-il? Comme elle venait de le lui dire, elle ne pouvait rien lui donner en échange, sauf son estime.

Magoshi écouta Natsumi parler, et lorsqu'elle se fut tue, il prit la parole à son tour.

-Soyons clairs: je n'insinue rien contre l'art de la guerre du Clan des Seishuus, bien au contraire. je sais parfaitement de quoi ils sont capables. Mais quant au fait de rompre le pacte conclu avec votre père, je peux vous dire que le fait de retourner en guerre serait bien mieux vue par le peuple Tohan que cette trève qui ne durera sûrement pas très longtemps.

Il fit une pause, et repensa à ses paroles. Mais il savait qu'il ne disait que la stricte vérité, alors il n'avait pas à revenir sur ses mots. Il fit dériver ses pensées sur ce qu'il allait plutôt dire. Comment la faire entrer dans les bonnes grâces de Zengmao? Voilà une question qui laissait perplexe dans sa quasi-globalité.

-Si vous voulez plaire à Zengmao, vous avez déjà compris qu'il vous fallait être, douce et arrangeante, comme vous dîtes, mais je peux vous assurer qu'entrer dans le cercle des personnes qu'il estime est loin d'être une partie de plaisir. Je suis ici depuis plusieurs années à le conseiller en tant que bras droit, et je sais bien qu'il ne se confie pas totalement à moi. Zengmao est quelqu'un de renfermé et de méfiant de nature. Une otage de guerre aura encore plus de mal à se faire respecter par lui, et, malheureusement, encore plus s'il s'agir d'une femme, en effet.

Il laissa son regard défiler dans le vague, et il dit à voix basse.

-Quelle stupidité que cette discrimintation...

Il se passa la main sur le visage, et il redressa sa tête pour regarder Natsumi. Il prit un ton symphatique.

-Et je ne vous demande rien pour l'instant, Dame Shirakawa. Sinon la promesse de garder ma visite secrète.

Aux premières paroles de magoshi, le masque d'indifférence de natsumi de fissura.

- "Ne parlez pas comme ça, je vous en prie... Cela induit trop de choses et notamment que mon sacrifice est vain... Laissez moi me raccrocher à l'espoir que ce que je fais aide mon peuple..."

Un instant, elle redevint une gamine de 17 ans, ballotée par le destin dans un lieu hostile, loin de toute connaissance et de tout repère. Son assurance diminua encore quand il lui annonça qu'en tant qu'otage de guerre et femme ses chances étaient nulles.

- "Autant dire que je n'ai aucune chance alors..."

Cependant, elle entendit la remarque de Magoshi et braqua son regard sombre sur lui.

- "Je garderais cette visite secrète. Vous avez ma parole."

Elle se mordit la lèvre, hésitante et finalement se lança :

- "Vous êtes différent des autres... Vous venez de dire que vous trouviez cette discrimination stupide... Vous pensez vraiment cela? Pourquoi?"

Elle était sincèrement curieuse et ne jouait pas la comédie. Elle ne retournerait pas ce qu'il lui dirait contre lui et ne chercherait pas à s'en servir.

Magoshi resta silencieux un moment lorsque la jeune princesse lui demanda la raison de sa pensée concernant la discrimination. Il pensa à tout ce qui avait pu influencer son jugement sur ce sujet au fil des années, et même ceux qui n’avaient duré que brièvement. Il prit finalement la parole, mais en parlant à mi-voix, comme perdu dans ses pensées.

-Tout simplement parce que j’ai eu la chance de voir au delà des apparences d’une femme en particulier.

Il n’avait jamais fait allusion à cet épisode secret de sa vie, même au sein du Clan Muto lui même, à peine quelques personnes le savaient, et encore c’était assez vague. Il s’agissait du seul et unique amour qu’il avait eu dans toute son existence, mais il avait été étouffé avant même de pouvoir naître en entier. Tel un bambin étranglé au berceau… Le genre d’amour impossible qui ne peut finir en fin de compte que par une clôture triste pour les deux jeunes personnes. Elle avait été mariée à un membre des Kikuta il y a quelques années. C’était deux ans avant qu’il ne soit envoyé dans ce palais de barbares. Six ans depuis ce jour horrible à ses yeux. Mais il ne pouvait rien changer, hormis le futur. Alors il s’était fait un devoir de toujours rester fort, en l’honneur de son amour.

-Aussi brièvement que fut ce moment…

Il leva doucement la tête, et une émotion passa en un éclair, presque imperceptible, sur le visage du Muto. Celle de la tristesse pour l’échec d’avoir aimé.

Natsumi regardait Magishi et en restait songeuse. Il semblait avoir baissé ses défenses et paraître sincère pour la première fois. Comme s'il se livrait à elle... Oh très légèrement bien sûr, mais cette impression était indéniable Malgré elle, elle se surprit à éprouver de la compassion pour lui. Apparemment, il avait aimé une femme, mais cet amour avait été bref... Pourquoi? L'avait-elle rejeté? Etait-ils d'un rang éloigné? Etait-elle promise à un autre ou morte? Tant de questions et de conjectures. L'esprit romanesque de la jeune fille s'était mis en marche.

Il avait levé la tête vers elle et l'émotion qu'elle y apperçut lui serra le coeur. Elle ne put s'empêcher de dire d'une voix douce :

- "Elle devait être exceptionnelle pour vous ouvrir ainsi les yeux..."

Elle hésita, avant de souffler :

- "Qu'est-il arrivé?"

Consciente qu'elle était sûrement aller trop loin, elle attendait, le coeur battant. Soit il répondrait soit il l'enverrait paître avec plus ou moins de douceur...

Magoshi sortit de ses pensées lorsque Natsumi lui demanda la suite des événements. Elle savait sûrement qu'elle prenait un risque en posant cette question. Quelqu'un d'autre, un simple soldat, il l'aurait éliminé sans remords. Mais non seulement il ne voulait pas tuer Natsumi, mais il ne le pouvait pas de totues façon, alors autant lui répondre.

-Elle a été mariée à un autre...

Il se frotta les yeux, et se redressa. Le bref moment de tristesse qu'il avait eu venait de prendre fin abruptement, car il ne pouvait se permettre de montrer ce genre de sentiments. Il rouvrit les yeux, et regarda sans émotion maintenant le regarda noir de la princesse Shirakawa.

Il lui voyait maintenant que la jeune princesse était la seule personne à qui il s'était confiée depuis des années. Pourquoi elle? Il n'en savait rien. mais ce court moment émotif l'avait soulagé, en quelque sorte.

-Et je ne peux rien y changer...

Il ne dit plus un mot, et attendit la suite des paroles de natsumi, tout en réfléchissant maintenant s'il avait vraiment bien fait de se confier ainsi à la Shirakawa.